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    L’intelligence émotionnelle… Aussi importante que le QI pour réussir en entreprise ?

    2012-10-15

    Avant de finir de lire ce texte, nous vous invitons à prendre quelques minutes pour faire deux exercices. Remplisser d'abord ce questionnaire et mesurer votre quotient émotionnel. Dans un deuxième temps, nous vous demandons de réfléchir pour décider si vous êtes d’accord avec l’affirmation suivante : « L’intelligence émotionnelle joue un rôle plus important dans la réussite d’une personne que l’intelligence cognitive (rationnelle) ». 

    Pendant plusieurs décennies, le rationalisme a dominé le monde des affaires et le quotidien intellectuel était, pour plusieurs, la clé des « gagnants ». Il aura fallu attendre les années 1990 — et la sortie des tomes 1 et 2 d’Emotional Intelligence de Daniel Goleman — pour découvrir qu’au-delà du QI, il y a le QE (quotient émotionnel). Les auteurs qui ont écrit sur le sujet soutiennent que les gens qui réussissent montrent une intelligence émotionnelle supérieure : « ils savent décoder leurs émotions et celles des autres, et en tenir compte dans l’action. C’est ce qui leur permet de sortir gagnants d’une foule de situations délicates : résoudre un problème épineux avec un collègue, conclure une vente avec un client difficile, formuler une critique à l’endroit de leur patron... » (Hendrie Weisinger, 2005).

    Définir l’intelligence émotionnelle

    L’intelligence émotionnelle est à la fois un talent inné et une aptitude qu’une personne peut développer afin d’améliorer ses relations et son efficacité dans tous les aspects de sa vie. Il y a deux volets à l’intelligence émotionnelle : l’intra-personnel et l’interpersonnel. L’intra-personnel, c’est se connaître soi-même, ses forces et ses faiblesses, savoir se motiver, être conscient de sa valeur et de sa façon de fonctionner. L’interpersonnel, c’est faire preuve d’empathie, gérer les conflits, comprendre les émotions des autres et y réagir de manière appropriée.

    Plus spécifiquement, les auteurs soutiennent que l’intelligence émotionnelle comporte cinq caractéristiques clés :

    • La conscience de ses émotions, c’est-à-dire la capacité de reconnaître ses propres réactions émotionnelles lorsqu’elles se produisent.
    • La maîtrise de ses émotions, à savoir la capacité de choisir un comportement en réaction à un stimulus.
    • La faculté de se motiver, soit la capacité de faire ce qu’il faut pour atteindre un but.
    • L’empathie, c’est-à-dire la capacité de décrypter la réaction émotionnelle d’une autre personne devant une situation donnée (cette faculté consiste notamment à remarquer des signes comme de subtils changements dans l’expression du visage ou le ton de la voix, puis à interpréter correctement ces changements).
    • La gestion efficace des relations, soit la capacité de prendre des décisions judicieuses à l’égard de son propre comportement, de savoir à quel moment il faut lutter, affronter, garder le silence, réconforter ou soutenir.

    Parmi les compétences et les comportements associés à l’intelligence émotionnelle, on répertorie : le contrôle émotionnel, l’estime de soi, la gestion du stress et du changement, les habiletés sociales et l’empathie, le contrôle de l’impulsivité et la capacité à différer les gratifications, l’équilibre entre le travail et la vie personnelle, les habiletés communicationnelles, la gestion de ses propres buts et objectifs, la motivation à poursuivre ses propres buts ainsi que l’attitude positive et réaliste en tout temps.

    Une entreprise émotionnellement intelligente

    Afin d’encourager l’utilisation de l’intelligence émotionnelle en milieu de travail, une organisation peut déployer certaines stratégies qui favoriseront la modification du comportement individuel. Tout d’abord, il est important de bien déterminer quels sont les postes à haute teneur émotionnelle dans l’entreprise et de les combler en choisissant des candidats capables d’assumer cet aspect de leurs postes. Deuxièmement, il faut permettre aux employés d’exprimer des émotions plutôt que de les réprimer, ce qui est plus facile à faire dans un environnement de travail où le climat est positif et amical. À ce sujet, le gestionnaire se doit d’être lui-même attentif aux émotions de ses employés et d’être le plus « vrai » possible dans l’expression de ses propres émotions. En milieu de travail, l’idéal est d’arriver à être capable de nommer et de vivre ses émotions sans nécessairement devenir émotif. En troisième lieu, l’on doit encourager les émotions constructives et récompenser les comportements désirés. Il peut s’agir d’une simple appréciation ou, de façon plus formelle, d’inclure les comportements souhaités dans le système d’évaluation du personnel. Finalement, comme l’intelligence émotionnelle peut se développer, la formation et l’accompagnement (coaching) peuvent être deux stratégies intéressantes. 

    Peut-être ce court article vous amènera-t-il à réfléchir aux avantages qu’aurait votre entreprise à recruter des personnes qui possèdent déjà un niveau élevé d’intelligence émotionnelle ou bien à assurer à vos employés une formation pour perfectionner leur intelligence émotionnelle.